Collecte, tri et traitement des déchets

La collecte des déchets en Guyane couvre l’ensemble du territoire avec néanmoins quelques zones isolées ou d’habitats précaires où le service de collecte n’est pas effectif. La production globale de déchets (hors déchets du BTP) représente environ 120 000 tonnes par an sur le territoire, soit plus de 425 kilos par Guyanais et par an, dont 240 kg composés uniquement de déchets d’ordures ménagères.

Les quatre Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) (Communauté d’agglomération du centre littoral de Guyane [CACL], Communauté de communes de l’Ouest guyanais, Communauté de communes des Savanes [CCDS] et Communauté de communes de l’Est guyanais) ont la double compétence collecte et traitement. Ces EPCI assurent la collecte de nombreux flux :

  • collecte des ordures ménagères ;
  • collecte séparée des emballages légers et du verre ;
  • collecte des encombrants et des déchets verts.

Le principal exutoire de ces déchets demeure aujourd’hui les installations de stockage des déchets non dangereux des Maringouins (Cayenne) et de Paul Isnard (Saint-Laurent-du-Maroni).

► Pour en savoir plus, consulter la rubrique « Observatoire »

Leviers d’optimisation du service public de gestion des déchets

Avec des coûts très importants sur nos territoires (c’est le 1er budget de fonctionnement des collectivités territoriales d’outre-mer), le service public de gestion des déchets est un enjeu ultramarin majeur.

Si certains coûts sont structurellement plus élevés que dans l’Hexagone, il existe aujourd’hui des leviers d’optimisation à mettre en œuvre, notamment en intégrant les nombreuses nouveautés réglementaires (loi TEPCV, AGEC…).

Découvrez les leviers d’optimisation à votre disposition et les évolutions réglementaires qui vont fortement impacter l’avenir de la gestion déchets avec le replay du webinaire « Enjeux Services déchets collectivités 2020-2026 » :

Des collectes sélectives à développer

Réseau de déchèterie

La déchèterie est un outil de tri à la source performant qui permet d’orienter les déchets collectés dans les filières appropriées à un coût optimisé pour la collectivité.

Le réseau actuel compte une seule déchèterie, un maillage très insuffisant pour le territoire qui à terme devrait en compter une dizaine pour permettre un véritable service de proximité. 

Les tonnages collectés ont progressé de manière très significative, mais ont tendance à stagner depuis 2014. Trois nouveaux équipements sont en cours de réalisation pour une mise en service en 2020.

Service de collecte en porte-à-porte

Le service de collecte en porte-à-porte en Guyane est bien plus important que sur le territoire hexagonal, il s’explique en partie par la faiblesse du réseau de déchèterie en place. Les collectes d’encombrants et de déchets verts en porte-à-porte sont appelée à se réduire dans leur forme actuelle au profit du réemploi ou de l’apport en déchèterie.

Valorisation des déchets

Environ 20 % des déchets sont collectés séparativement ce qui permet un taux de valorisation matière sur le territoire d’environ 15 %, dont ⅔ sont valorisés localement (les déchets verts en compost et les verres en BTP).

La décharge, qui reçoit environ 85 % des déchets, constitue donc encore l’exutoire largement majoritaire.

Les collectes sélectives d’emballages sont effectives depuis 2015 sur la CACL et continuent leur déploiement sur le reste de la Guyane avec des résultats intéressants pour un programme encore jeune. Sur la CACL, on compte plus de 20 kg/habitant/an, soit deux fois moins qu’en France hexagonale.

Les performances de tri des habitants ainsi que le maillage des déchèteries restent cependant des points faibles sur le territoire.

Le traitement et le tri des déchets en Guyane

Schéma du traitement et du tri des déchets en Guyane. Voir descriptif détaillé ci-après

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Descriptif détaillé du schéma (PDF - 120.58 Ko)

La maitrise des coûts, un enjeu majeur

L’optimisation du Service public de gestion des déchets (SPGD) représente également un enjeu important, notamment financier. Principal poste de dépenses de nos collectivités, le coût moyen par habitant est d’environ 90 € (proche de la moyenne nationale, qui est à 93 €). Toutefois, il est en forte progression depuis 2016 avec le déploiement des collectes sélectives (+9 % en 2016). Les soutiens de l’éco-organisme en charge du recyclage des emballages, Citeo, ne représentent qu’une recette d’à peine 3 €/habitant soit un peu plus de 10 % du coût de ce service, loin de l’objectif national de 80 %…

L’ADEME soutient les collectivités dans leur démarche de meilleure connaissance des coûts de la gestion des déchets à travers un marché d’accompagnement et d’animation autour de la matrice « ComptaCoût® ». Elle les appuie parallèlement dans la recherche de nouvelles recettes telles que la mise en œuvre de la redevance spéciale (effective sur la CACL et en cours de mise en œuvre sur la CCDS). Une restitution annuelle est proposée aux collectivités.

Lire l’article « Des outils de gestion des déchets : la matrice des coûts et la méthode ComptaCoût » sur le site national de l’ADEME

► Consulter les données issues des matrices des coûts 2016 « Coût de la gestion des déchets en Guyane année 2016 » (PDF - 342 Ko)

Objectifs et missions de l’ADEME

L’ADEME accompagne les porteurs de projets dans :

  • la réalisation d’études de faisabilité préalables à des investissements ou d’optimisation/planification de la gestion des déchets ;
  • des investissements ;
  • l’animation, la formation et la communication.

Cet accompagnement peut être fait sur de nombreuses thématiques :

  • mise en place de nouvelles collectes séparées ;
  • mise en place de nouvelles filières de valorisation locales ;
  • déchèteries ;
  • gestion de proximité des biodéchets ;
  • centre de tri…

La planification régionale, un chantier en cours

L’ADEME accompagne également la Collectivité territoriale de Guyane par un contrat d’objectif dans le cadre de sa démarche de réalisation du document unique de planification déchets/économie circulaire conformément à la Loi NOTRe. Le Plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) (PDF - 9.77 Mo) actuel date de 2010. Il existe également un Plan régional de gestion des déchets dangereux (PREDD) (PDF - 2.27 Mo)

La valorisation énergétique des déchets, une opportunité à explorer

Dans ce contexte particulier (étroitesse des gisements, pénuries d’exutoires, faiblesse du tissu industriel, nouveau besoin énergétique, coût important des collectes sélectives…), l’ADEME Guyane soutient la place de la valorisation énergétique, qui serait une opportunité importante pour le territoire guyanais.

L’Agence a donc lancé au sein d’un comité de pilotage élargi une étude de faisabilité (PDF - 3.3 Mo) conduite par le cabinet Merlin dont les résultats confirment la pertinence technique et financière d’une telle réflexion pour la Guyane.

Les filières à Responsabilité élargie des producteurs (REP), un accompagnement Outre-mer nécessaire

Les filières REP doivent être mises en œuvre sur l’ensemble du territoire français, y compris les territoires d’Outre-mer où le code de l’environnement s’applique (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon).

La montée en puissance des filières REP dans ces territoires rencontre cependant des difficultés issues de contextes locaux nécessitant des réponses appropriées. L’ADEME, les pouvoirs publics et les éco-organismes se sont donc emparés du sujet pour mettre en place une stratégie de déploiement des filières REP dans les territoires d’Outre-mer.

Les travaux menés dans le cadre de la mission d’accompagnement de la mise en place de ces filières REP ont abouti à l’élaboration d’un plan d’action visant à :

  • accroître les collectes séparées des déchets soumis à une filière REP dans les différents territoires ;
  • réduire les coûts ;
  • relocaliser dans ces territoires la chaine de valeur des solutions de traitement, dans le cadre d’une co-construction avec les parties prenantes ultramarines.

Pour mettre en œuvre et suivre efficacement ce plan d’action, il est proposé de développer par grande zone (océan Indien et Caraïbes) des plateformes régionales inter-acteurs, inter-DOM. Ces plateformes seront force de propositions, de développement de l’innovation et de coordination des moyens.

Les actions exemplaires

 

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Après avoir organisé en septembre 2017 un premier séminaire d’échange inter-DOM sur les coûts de la gestion des déchets en Martinique, afin de faciliter les échanges et créer les conditions d’une collaboration et d’une synergie de moyen terme entre collectivités des DOM, l’ADEME, l’Institut national de l’économie circulaire, la région Guadeloupe, le Conseil départemental de Guadeloupe, l’association AMORCE, le Centre national de la fonction publique territoriale et la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) Guadeloupe ont organisé du 3 au 6 décembre 2018 quatre journées de rencontres sur le traitement des déchets et l’économie circulaire en Outre-mer. Elles ont eu lieu en Guadeloupe, à Basse-Terre et à Pointe-à-Pitre.

Programme des journées :

  • traitement des déchets en Outre-mer (les 3 et 4 décembre 2019) ;
  • déploiement de l’économie circulaire (le 5 décembre 2019) ;
  • visites de sites valorisant des expériences concrètes locales (le 6 décembre 2019).

La Guadeloupe a pu accueillir plus de 240 participants sur quatre jours, venus de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de la Réunion et de l’Hexagone.

Lors du colloque sur le traitement des déchets en Outre-mer, les sujets abordés concernaient la valorisation matière des déchets (recyclage des déchets de l’automobile, du BTP, des déchets non dangereux), la valorisation énergétique, le stockage des déchets et sur les coûts de la gestion des déchets en Outre-mer.

► Voir la présentation du colloque « Coût de la gestion des déchets en Outre-mer » (PDF - 2.73 Mo)

À consulter sur la Librairie de l'ADEME

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